Voici un guide simple pour réussir vos mastering et éviter les nombreux pièges. Le Mastering est une phase essentiellement dans le processus de production de vos chansons ou d’un album destiné à un usage commercial. L’objectif du mastering est d’élaborer un produit final cohérent qui passe convenablement sur tous les types de systèmes d’écoute, au-delà donc de l’environnement relativement vierges du studio.
Dans la pratique, le mastering agit principalement sur le traitement des fréquences gênantes, détail du morceau, l’équilibrage et l’amélioration de l’image stéréo, et bien sûr assure un volume global cohérent. Bien sûr, il peut également aller plus loin, mais ici nous allons nous concentrer sur les processus essentiels qui peuvent être réalisés dans votre propre studio, en particulier lorsque l’appel à un ingénieur du son professionnel n’est pas rentable.
Votre pré-Mastered Mix
Le fait d’êtes familier avec le processus de mastering peut vous aider à prendre de bonnes décisions lors du mixage. Assurez-vous qu’aucun de vos pistes ne va au-delà de 0dB où il y aura écrêtage. Même si votre mixage a globalement une bonne hauteur et est bien en deçà du niveau critique, les pics provoqués par des pistes au-dessus de 0dB peuvent devenir très gênantes et compromettre sévèrement l’ensemble.
Gardez le contrôle de la dynamique de votre mix en ajoutant des petites doses de compression à différentes étapes plutôt que de le tasser d’un bloc. Au moment où vous générerez votre mix, ces touches de compression vont contribuer à l’équilibre de votre morceau sans qu’il devienne fade, sans vie.
Volume
On souhaite souvent garder les plus forts pics à un niveau d’un décibel en dessous de zéro, mais l’on peut viser une marge plus importante de l’ordre de 3dB en dessous de zéro. Vous ne devez pas vous inquiéter si le niveau de votre mix est un peu en dessous du niveau cible car c’est lors de la phase de mastering que lors ajuste le volume global. Certains ingénieurs du son produisent des mixages à -18dB parce qu’ils estiment qu’il y a certains avantages sonores. Le volume de mix peut facilement être mis à niveau avec des plugins de gain ou les fonctionnalités natives de la plupart des DAW. Ce que vous devez éviter à tout prix sont les pics supérieurs à 0 dB. Il est de loin préférable de maintenir une marge en dessous du seuil plutôt que de prendre le risque d’un volume trop élevé.
Plage dynamique
La gamme dynamique est la différence entre les moments les plus forts et les plus faibles de votre morceau, et il est essentiel de les préserver. Une piste avec une bonne gamme dynamique est très musicale alors qu’une piste avec une plage dynamique faible est triste et sans relief. La plage dynamique que vous appliquez dans un mix donné est en grande partie une question de jugement et dépend de vos goûts et du style de musique. Les styles de musique comme la pop ou la musique électronique ont tendance à avoir plage moins dynamique que le jazz, la musique acoustique classique et autre. Des outils comme le Brainworx BX, qui donnent en temps réel un retour visuel sur de plage dynamique, peuvent aider à vous guider à cet égard.
Maîtriser la chaîne du signal
Il y a bien sûr des exceptions et des cas où vous devez faire les choses différemment, mais généralement la chaîne de mastering doit exécuter de cette manière :
Vous devez éviter d’utiliser votre limiteur pour fournir beaucoup de gain à la fin de votre chaîne de mastering. Vous devez donc vous assurez que votre fichier audio est à un bon niveau de départ en ajustant si besoin est, le volume dans la console de mixage de votre DAWS. L’ajustement du volume de doit pas affecter la plage dynamique et le volume global de votre morceau. Pensez à conserver en fin de mix une bonne marge.
EQ
Certains ingénieurs de mastering très expérimentés comme Craig Anderton prêche que l’EQ représente 90% du processus de mastering. L’un de ses conseils si nous souhaitons stimuler certaines fréquences est de pousser le gain de fréquence EQ au niveau voulu par nos oreilles… puis de réduire de moitié l’ajustement. Par exemple, si l’on souhaite stimuler de 3 dB les la fréquence des 3kHz, le ramener à 1.5dB sera probablement suffisant.
Lors de la phase d’égalisation il faut prendre le temps d’écouter d’abord les choses évidentes et structurantes. Ainsi écouter la basse, le milieu de gamme, milieu de gamme supérieure et les sommets. Tout en essayant de détecter les défauts, ce qui revient parfois à chercher une aiguille dans une botte de foin sonore. Si vous ne parvenez pas à identifier ce qu’il faut améliorer alors abstenez-vous d’égaliser quoi que ce soit.
Amélioration de l’image stéréo
L’amélioration stéréoscopique consiste à optimiser la répartition des éléments d’un mixage au sein d’une image stéréo.
Cette étape du mastering peut relever le mixage. L’inconvénient est qu’il peut aussi détruire un mix soit en créant un sens non-réel de l’espace ou en introduisant des problèmes de phase et en compromettant les niveaux de volume.
On peut être tenté d’élargir l’image autant que vos plugins le permettent, mais une approche plus sensée est de ne pas en abuser et de se limiter au stricte nécessaire.
L’amélioration de la stéréo peut être particulièrement utile sur les pistes de voix et d’instrument qui se perdent dans un mélange chargé. Ceci est généralement dû à un excès d’information dans le même « espace », que ce soit en termes de fréquence ou de panoramique. Utilisez un élargisseur pour attiser le mélange, suivi d’un coup de pouce d’égalisation sur la fréquence fondamentale de l’instrument. En général, vous pouvez stimuler une voix dans la gamme de 3-4kHz.
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Compresseurs
Les compresseurs contrôlent la dynamique. Si la dynamique est trop importante ou que l’on a tout simplement besoin d’un peu plus de punch, l’utilisation d’un compresseur peut vraiment aider à stabiliser le mixage. Il faut penser en termes de temps d’attaque longues pour éviter l’écrasement des transitoires. La compression peut vraiment apporter une marge de manœuvre supplémentaire en ajoutant le gain. Si vous n’atteignez pas le niveau sonore que vous voulez avec un limiter, mieux vaut revenir à un compresseur plutôt que de creuser plus profondément avec un limiteur.
Astuce : Une technique utile pour réaliser une compression forte mais transparente est d’utiliser deux compresseurs en série, réduisant ainsi de moitié la charge de travail sur chacun d’entre eux.
Limitation
La dernière étape consiste à encaisser la marge restante et ramener le niveau aussi haut que possible sans écrêtage. Les limiteurs sont essentiellement des compresseurs avec un temps d’attaque très rapide et un taux de compression élevés. Vous pouvez commencer par fixer le plafond d’un limiteur à 0dB puis ajuster le seuil pour répondre aux pics audio. Le seuil est lié à une fonction de gain automatique, donc plus vous réduisez la marge et de creuser dans les sommets, plus loudness vous obtenez en retour.
Cependant, dans ce cas il faut faire un compromis : plus vous aplatissez les pics, moins la plage est dynamique. Les mastering avec trop de limitation peuvent sonner fort, mais en réalités ils sont plats et manquent d’énergie.
Et enfin…
Un dernier point important : vous pourriez hypothétiquement définir votre limiteur à 0dB, ainsi exploiter à fond tout l’espace libre restant, et d’atteindre le volume maximal possible.
Eh bien, oui, mais il y a certains processus numériques utilisés pour lisser l’audio peuvent ajouter une mince couche supplémentaire de gain après le limiteur. Ceci peut être suffisant pour couper le bus maitre si votre mix est déjà proche du seuil limite. Par conséquent, il est préférable de laisse une petite marge de manœuvre.