De nos jours, le piano est un instrument moins populaire qu’il ne l’était il y a encore moins d’un siècle. Pourtant, tout au long de son histoire, les plus grands musiciens du monde l’ont durablement marqué, comme Liszt qui inventa le récital ou, plus récemment, Glenn Gould et sa technique si particulière. Cependant, il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui encore, de très grands pianistes font vivre et évoluer cet instrument mythique.
Les pianistes classiques
Lang Lang, le virtuose chinois
Lang Lang est un pianiste âgé d’à peine 36 ans, mais qui a déjà derrière lui une longue carrière couronnée de succès. C’est simple, il est probablement le plus populaire et le plus célèbre des pianistes virtuoses du monde. Il a commencé la musique à deux ans seulement et, depuis, lui et son piano ont parcouru le monde entier et joué sur les plus grandes scènes.
Lang Lang s’est particulièrement fait remarquer pour son jeu très expressif et très théâtral. Difficile d’oublier le jeune homme après l’avoir vu jouer dans sa méthode semble hors du commun. Génie absolu du clavier, il séduit grâce à la simplicité avec laquelle il semble capable de jouer les morceaux les plus difficiles au monde.
Lang Lang est si populaire que la marque de vêtements Adidas a même sorti un modèle de basket à son nom. Il a été décoré par presque toutes les institutions musicales d’importance dans le monde et il a même joué avec le groupe Metallica au Grammy Awards en 2017. On ne savait plus vraiment qui accompagnait qui, du pianiste ou du groupe, tant Lang Lang était spectaculaire.
Arthur Rubinstein
Arthur Rubinstein (1887-1982) est l’un des pianistes classiques les plus emblématiques du XXe siècle. Il commença la musique par le violon en Pologne.
C’est le point de départ d’une immense carrière qui l’amènera aux 4 coins du monde, de la Russie à l’Amérique du Sud, pour un nombre incalculable de concerts. Artiste populaire et très médiatisé, il s’est fait remarquer par un répertoire varié, des grands classiques à des œuvres plus récentes, de Ravel à Saint-Saëns.
Bien sûr, Rubinstein – qui est né à Lódz, en Pologne – est devenu l’incarnation de la musique de Chopin au XXe siècle dont beaucoup considèrent à l’époque qu’il en est le meilleur interprète.
Rubinstein a jouer sur un vaste répertoire dont celui de Mozart, Beethoven, Schubert, Mendelssohn, Schumann, Liszt, Grieg, Tchaikovsky , Saint-Saëns et Brahms à Albéniz, Falla, Granados, Fauré, Franck, Debussy, Ravel et Rachmaninoff, ainsi que des pièces sélectionnées de Stravinsky, Szymanowski, Villa-Lobos, Prokofiev, Poulenc et Bach-Busoni. Son appétit pour la musique – comme pour les cigares, les livres, les peintures, les voyages, la nourriture, le vin, les femmes – est resté prodigieux tout au long de sa vie.
Rubinstein était également un interprète enthousiaste de musique de chambre, collaborant au cours de sa longue carrière avec Jascha Heifetz, Gregor Piatigorsky, Henryk Szeryng, Emanuel Feuermann, Pierre Fournier et le Quatuor Guarneri, entre autres.
Hélène Grimaud
Hélène Grimaud est une pianiste française née en 1969 à Aix-en-Provence. Elle découvre la musique et le piano à l’âge de sept ans puis devient à 11 ans l’élève de Pierre Barbizet devra sa référence.
A 18 ans, Hélène Grimaud joue ses premiers concerts en dehors du conservatoire et participe notamment au Midem de Cannes, au festival de piano de La Roque-d’Anthéron, où elle est remarquée par Jorge Bolet qui confiera qu’il n’a pas rencontré un talent aussi extraordinaire depuis longtemps.
Hélène Grimaud interprète son premier récital en soliste à Tokyo, puis à Paris. En 1990, ce sera Cleveland. Après quoi, elle entreprend une longue tournée aux États-Unis, de Washington à la Floride, en passant notamment par Los Angeles, San Francisco, Seattle, Baltimore, New York où elle donne un premier récital au Metropolitan.
Ravel, Beethoven, Debussy, Liszt et Brahms font partie de son répertoire. Lorsqu’une œuvre mettait ses nerfs à vif, il fallait qu’elle la joue. Avec le temps son style et ses ambitions ont évolués, accordant une plus grande importance à la synthèse et la réflexion.
Les enregistrements d’Hélène Grimaud ont été acclamés par la critique et récompensés à plusieurs reprises. Sans aucun doute une artiste aux multiples facettes, le jeu passionné et réfléchi de la pianiste est mis en évidence dans cette nouvelle compilation Essentials tirée de son catalogue primé Deutsche Grammophon.
Concernant les qualités qui font un bon pianiste elle indique « Un pianiste n’est libre que s’il respecte à la lettre toutes les indications des partitions : cela donne la clé qui permet de passer au-delà. L’unique tradition, la seule démarque qui compte est donc celle de la probité intellectuelle et émotionnelle. Le reste n’est qu’anecdotique car tout marche avec Bach, le staccato comme le rubato, les forte et les pianos, les dynamiques par palier, les progressives… »
Artiste humaniste, Hélène Grimaud s’est engagée dans de nombreux combats pour la défense des droits de l’Homme ou de l’environnement.
Levgueni Kissine
Également connu sous le nom de Evgeny Kissin, ce pianiste d’origine russe est considéré comme l’un des plus brillants interprètes de sa génération. Il effectue ses débuts sur la scène internationale en 1987 et, deux ans plus tard, s’affirme par un enregistrement du Concerto n° 1 de Tchaïkovski dirigé par Herbert von Karajan.
Né en 1971 au sein d’une famille moscovite, il commence à jouer du piano dès l’âge de deux ans grace à une mère pianiste. Il rejoint dès l’âge de 6 ans la prestigieuse Académie russe de musique Gnessine de Moscou où il étudie avec Anna Pavlovna Kantor. Très jeune il est considéré comme enfant prodige. À l’âge de 10 ans, il débute dans la musique orchestrale en interprétant le Concerto KV. 466 de Mozart, et l’année suivante, donne son premier récital à Moscou.
Devenu une star du piano avec deux Grammy Awards obtenus en 2006 et en 2009 avec le chef Vladimir Ashkenazy, Evgeny Kissin multiplie les concerts et soirées de galas à travers le monde avec les plus grands noms de la musique classique et enregistre à tour de bras
Khatia Buniatishvili
D’origine géorgienne, Khatia Buniatishvili commence le piano à l’âge de 3 ans avec sa mère et donne son premier concert avec l’orchestre de chambre de Tbilissi à l’âge de six ans. Entre 12 et 15 ans, elle arrête l’école, pour suivre les masterclass du pianiste Michel Sogny. Elle participe au concert organisé en 2001 par la fondation SOS Talents à Paris puis au Théâtre des Champs-Élysées. De retour en Géorgie, elle poursuit ses études à l’École centrale de musique de Tbilissi, elle entre en 2004 au conservatoire d’État de Tbilissi puis à Vienne en 2006 à l’université de musique et des arts du spectacle.
Outre sa carrière de soliste, elle se produit également comme chambriste, notamment en duo avec le violoniste Renaud Capuçon, mais aussi en trio avec le violoniste Gidon Kremer et la violoncelliste Giedrė Dirvanauskaitė.
Khatia Buniatishvili joue la plupart du temps les yeux fermés et adulés par les uns et très critiquée par les autres ses interprétations ne laisse guère indifférents. En effet elle interprète les grandes œuvres classiques avec un jeu très libre et dynamite parfois les codes.
Les pianistes de Jazz
Oscar Peterson
Né à Montréal en 1925, Oscar Peterson grandit dans la Petite-Bourgogne,un quartier montréalais regroupant une forte concentration de Noirs. Le jeune Oscar se retrouve bercé par la culture du jazz née au début du XXe siècle. Il commence à apprendre la trompette avec son père à l’âge de 5 ans puis 2 ans plus tard se tourne vers le piano qu’il travailla avec beaucoup d’assiduité. Surnommé « the Brown Bomber of the Boogie-Woogie », il gagne à l’age de 14 ans un prix national et quitte l’école pour devenir musicien professionnel.
Il gagne rapidement une réputation de pianiste techniquement brillant et de pianiste de jazz mélodieusement inventif. Il apparaît pour la première fois au Carnegie Hall le 17 septembre 1949, repéré par Norman Granz.
En Janvier 1976, Oscar joue avec Keith Emerson lors d’un spectacle télé intitulé Oscar Peterson’s TV Show, ils ont joué la pièce Honky Tonk Train Blues avec un extrait de Barrelhouse Shakedown, ils étaient entre autres accompagnés par Carl Palmer à la batterie.
Hiromi Uehara
Pianiste et compositrice japonaise primée, Hiromi Uehara refuse de se définir elle-même tout comme sa musique «Je ne veux pas donner de nom à ma musique. D’autres personnes peuvent donner un nom à ce que je fais. C’est juste l’union de ce que j’ai écouté et de ce que j’ai appris. Cela contient des éléments de musique classique, de rock, de jazz, mais je n’ai pas besoin de lui donner de nom. »
Née à Hamamatsu au Japon en 1979, les cours de piano d’Hiromi ont commencé à l’âge de six ans. Son premier professeur, Noriko Hikida, l’a encouragée à accéder aux aspects intuitifs et techniques de la musique, introduisant le concept de couleur à son approche du piano. Si la pièce était passionnée, elle disait jouer rouge. Ou si c’était quelque chose de moelleux, elle jouais bleu. . Par la suite, elle a étudié à la Yamaha School of Music, elle avait déjà découvert des pianistes de jazz comme Oscar Peterson et avait écrit ses propres compositions. Elle a joué tout au long de son enfance, jouant avec l’Orchestre philharmonique tchèque à 14 ans et lors d’un spectacle avec Chick Corea à 17 ans.
Hiromi a déménagé à Boston pour assister à Berklee en 1999 et a été signé au label Telarc avant la remise des diplômes. De son premier album, Another Mind de 2003, à son dernier et 10e album, Spark , Hiromi a remporté des distinctions et joué avec un éventail impressionnant de musiciens, dont le guitariste de contrebasse Anthony Jackson, le batteur Simon Phillips, le guitariste David Fiuczynski et le batteur Lenny White. Ses albums ont remporté de nombreux prix, dont un Grammy pour le meilleur album de jazz contemporain.
Les inclassables
Ludivico Einaudi, l’inclassable
On continue dans la catégorie des immenses compositeurs de musique qui ont beaucoup travaillé pour le cinéma. Parmi eux, Ludivico Einaudi, un compositeur italien qui a durablement marqué le monde de la musique, celui de la musique de cinéma, mais également et surtout, le monde du piano. En France, nous le connaissons surtout pour sa participation aux films Intouchables et Mommy.
Cependant, Ludovico Einaudi est véritablement un pianiste de génie et il a également laissé une empreinte durable sur le monde des claviéristes. Avec son style très énergique, ses compositions sont très faciles à reconnaître. Comme tous les très grands artistes, il a une personnalité unique et beaucoup de pianistes s’inspirent de lui au cours de leur apprentissage.
Vous souhaitez voir certains de ces artistes en concerts ? N’hésitez pas à utiliser une plateforme comme Alex Events qui vous permet de créer des alertes pour être informé dès qu’un nouveau concert est prévu. Ils sont souvent complets et il vaut mieux être préparé.
Bien léger cet article..
Vous comparez Lang Lang à Y. Tiersen ?? (Ce dernier n’est qu’un pianiste de bandes-son.. !)
Par ailleurs, quid de E. Kissin, K. Buniatishvili et tant d’autres ?
Je suis d’accord avec vous Maxime et vais tenir compte de vos remarques pour enrichir l’article
Comment peut on placer Yann Tiersen dans le même classement que Lang Lang, c’est absurde, Je ne comprends pas ce souhait de classer. Chaque virtuose, et Tiersen n’en est pas un , a sa personnalité, son identité, cela reviendrait a mettre Hendrix dans le même classement que John Mc Laughlin.
Je reprends cet article et suis complètement d’accord avec vous. Le classement est en quant à lui subjectif et surtout l’occasion d’évoquer des artistes que l’on apprécie
Les pianistes de Jazz : Hiromi Uehara !! non mais sérieux ! …. Oscar Peterson !!! d’abord !!
L’un n’empêche pas l’autre mon cher ami
toutes ces remarques ne sont que des jugements de valeur pour celui ou celle qui l’écrit.
cela ne saurait traduire les impressions ou les sentiments de ceux qui ne s’expriment pas car
qu’on le veuille ou non il y aura toujours des gens qui préfèreront Verschueren à Galliano
ou Clayderman à Debussy et heureusement que ces gens là existent et ont le droit de penser
autrement.
L’ayant découverte sur YouTube, Si je puis me permettre, je vous conseille d’écouter une pianiste, laquelle a été sacrée à l’âge de 13 ans à Moscou, académie gneissin, il s’agit de Madame Veronika Kuzmina- Raibaut -interprète , poétesse, conteuse musicale pour enfants ,ses interprétations de nombreux grands compositeurs dont Scarlatti sont magnifiques – Professeur réputée demeurant à Rambouillet-
En tant qu’amateur de piano, je me dois de partager mon admiration pour certains pianistes contemporains qui ont profondément influencé ma perception de la musique. Ludovico Einaudi, avec ses compositions mélancoliques et minimalistes, parvient à capturer l’âme humaine dans chaque note, créant une ambiance introspective et apaisante.
Personnellement j’aime beaucoup Yiruma, célèbre pour ses morceaux émouvants comme « River Flows in You ». Elle offre une douceur mélodique qui touche directement le cœur. Chilly Gonzales, quant à lui, se distingue par son audace et son éclectisme, mêlant habilement classique et moderne avec une touche d’humour.
J’écoute beaucoup Nils Frahm qui à mon goût réinvente constamment les limites du piano avec ses expérimentations audacieuses, alliant acoustique et électronique pour créer des compositions uniques et immersives.
Vous pourriez évoquer également Olafur Arnalds, maître du néoclassique, qui réussit à fusionner piano et électronique de manière innovante, nous transportant dans des paysages sonores envoûtants
Christian. Pour moi, la plupart des « virtuoses » actuels devraient méditer les paroles du grand Arthur Rubinstein,
» Mais pourquoi ils jouent si vite » On le sais qu’ils sont virtuoses.
Et Martha ARGERICH, pourquoi l’oubliez-vous? très grande pianiste: 1er Prix à GENEVE et BUSONI 3 mois plus tard à 16 ans, puis 1er Prix à VARSOVIE quelques années plus tard. A fait le tour du monde elle aussi…